mercredi 28 septembre 2011

Dans la série "le hachoir et la bédide küiyäre" voici: Ach, la Frantz du jâze!

 

Allez, va (say-tü, une fois), à la demande populaire, M. G. va vous livrer le fond de sa pensée sur cet étrange territoire ouest-européen qu’on nomme la France.
Ca sera pas trop long pasque ça sera en plusieurs épisodes, et que même que  EmGé laissera parfois la plume à un autre qui complètera le tableau.

Ach, la France : un vrai poème ! Quand on y arrive/y revient de l’étranger on n’en revient pas de voir ce beau pays qui attire les touristes du monde entier — lesquels, entre Mont Saint-Michel et Tour Montparnasse réussissent à peine à trouver le temps de respirer après avoir slalomé des Baux de Provence à Montmartre, des Gorges du Tarn à la baie des Anges — de voir ce beau pays, disais-je, mariner dans une morosité d’autant plus inexplicable que l’été indien nous accable de son foutu soleil et de ses incroyables températures (Eh, Stival, tu veux pas aller m’accrocher mon hamac ? Avec mes tongs je peux pas grimper à l’échelle...). 
Bref c’est la (sacro-sainte) rentrée: toute la monde il revenir de vacances et toute la monde il être déjà fatigué, ma part au l’donneur ! T’y crois, toi ?
Repassez la frontière, et soudain ça vit, ça tchatche, ça pulse. Tenez, chez nos voisins Belges : ces gras ces filles, officiellement, y z’ont pas de gouvernement depuis plus d’un an. Le bordel total, qu’on croirait ? Que nenni ! La honte de l’Europe, qu’on croirait ? Sont guère fiers, c’est sûr, mais s’en foutent un peu puisque la boutique tourne quand même. Pasque (on dira c’qu’on voudra) moinsse qu’y a d’énarks à la tête, plusse qu’y a d’gens compétents aux commandes (suivez mon r’gard). 
Ainsi à Bruges — où EmGé fut il y a peu — nos voisins Belges, tout divisés qu’ils sont, ont trouvé le moyen de transformer le showcase bisannuel appelé Flemish Jazz Meeting (ce blog va parler de jazz, et pas qu’un peu : tu l’auras compris, lecteur…) en un Belgian Jazz Meeting convivial, bilingue, et d’une qualité supérieure à celle de ses prédécesseurs exclusivement Flamands.
http://www.belgianjazzmeeting.be/
Faut le faire, quand même ! C’est le foutoir au sommet ? Profitons-en pour casser les barrières à la base, en quelque sorte.

Pendant ce temps, chez nous, la Rue des Lombards continue son petit train-train avec concerts de lancements de skeuds, vedettes américaines de passage (Sunside à moitié vide le 27/09 pour Tony Malaby, William Parker & Nasheet Waits, qui n’ont pas besoin qu’on leur demande gentiment pour déchirer grave) et hommages à…
Ô Maja, Maja, pourquoi nous as-tu abandonnés ? (Maja est le dieu de la créativité/inventivité/originalité chez une peuplade perdue d’un pays dont le nom m’échappe) Car tu nous as abandonnés — il n’y a aucun doute — puisque le jazz français ploie sous la chape de plomb des « hommages à ». Qu’avons-nous fait pour mériter cela ? Pourquoi la RDL (Rue des Lombards) est-elle truffée de petits temples, ashrams et chapelles (que les vrais Lombards d’autrefois incendiaient sans pitié, en bons barbares consciencieux qu’ils étaient) dévolus au culte de Machin, Truc et Chose (de chez Blue Note millésime sixties si possible) célébré par truc, chose et machin (de chez Farther, Verroterie, et autres étiquettes d’aujourd’hui qui se prennent pour des « la belle »  de jâze? 
Nous avons fait quelque chose pour mériter un tel châtiment, c'est sûr, et il faut prendre nos responsabilités au lieu de sombrer dans une inepte culpabilité (qui, comme chacun devrait savoir, « n’est pas un bon outil de travail » © Clair M., un vieux potamwa) ou dans l’auto-flagellation qui va avec, voire dans le lamento (qui, s’il n’est pas d’Ariana et signé Claudio Monteverdi, est impitoyablement rejeté par EmGé).
« What, donc que nous avons fait ? », entends-je dire. Mais putain, (Oops : sorry Médème !) nous avons laissé FIP, TSF et leurs sbires SM (tous les Sébasdal Meurtien, s’il faut être précis) prendre le pouvoir sur nos esgourdes et les inonder de leur sirop FM (franchement merdique) calibré de la façon suivante :
   Pas de musiques en mode mineur tôt le matin (ça fout les boules au travailleur laborieux qui arrive au taf la gorge nouée et les larmes aux yeux : émotions incompatibles avec les objectifs de productivités d’une société qui bla bla bla. Or chacun sait que « bla bla bla » est le contraire de « bal bal bal », où l’on y danse comme sur le Pont d’A.)
   Rien de dense, donc, rien que du léger, du light, du facile à digérer qui ne nourrit ni l’âme ni le coffre à poulets. Le tout coincé entre 1935/40 (Glenn Miller en gros) et 2011 en évitant soigneusement tout ce qui peut gratter/râper/déranger et sortir de l’étroite bande passante du « facilement écoutable » (easy listening, en Rosbif). Donc 10 x plus de Brad Met le Dos. que de Phineas Newborn Jr., de Earl Hines, de Herbie Nichols, de Geri Allen ou de Myra Melford, pas de « free » (même pas « Conference of the Birds », la quintessence du free-cool qui fricoule sur ces ondes une fois tous les tsunamis), pas de zarbis étranges (Eleck Backsik, Jean-Jacques Elangué, Henry Threadgill, Siegfried Kessler, Zbignief Namyslowski : des Gitans hongrois, Nègres français et autres altistes polonais dont FIP/TSF se battent les bijoux de famille qui leur font défaut).
 
      Voilà en gros le PJF (paysage jazzistique franchouillard), dont il faudra bien reparler sous peu car il y a à dire. 
      Et ne t’inquiète pas, lecteuraimé/lectriçaimée,  on ira fouiller dans les coins. On se limitera pas à Paname, ses quelques clubs de jâze à touristes et ses quelques festivals de jâze à bobos.       
      On ratissera l’Hexagone. Grave !

mardi 27 septembre 2011

Le nom de la chose


« Blog de Garenne » : Quoi ça il être ?
D’abord un coup de chapeau à son saint patron, Alphonse Allais, qui a écrit ces paroles définitives :
« Il est toujours bon d’avoir une particule. Être de quelque chose ça vous pose quelqu’un, comme être de garenne ça vous pose… un lapin ».   
Voici donc un titre à particule qui ne va pas plaire à tout le monde, et ce n’est pas le but. On est 6 milliards sur Terre, plaire à tout le monde ? Cours toujours, mon frère ! Et c’est très bien s’il plait aux uns et pas aux autres : laissons les dire ces mécontents. Laissons les éructer ces sons laids d’ire dont ils sont pleins. Et s’il les formulent de façon raisonnable et de contenu réfléchi on entamera même avec eux le genre de débat qu’on adore : ouvert, respectueux de l’autre, centré sur l’échange et pas l’ego (Pas laid ? Go (west, young man/girl) ! ≠ Pâle ego ? Dégage fissa, pauv’ naze !). Un truc d’agora grecque antique et de forum romain à peine moins antique (et sans les esclaves !), quoi ! Pas un machin de show radio-téloche en toc.
C’est le but de ce blog (s/l/b/d/s/b, au niveau des allitérations sifflantes/plosives/liquides) : jouer avec les mots, les sons, les sens (sensibles et sensés), les formes et les contenus sans fausse pudeur, sans retenue ni a priori, sans (trop de) clichés ni de banalités, sans goût particulier pour le clinquant ou le sordide.
Max Granvil (parce qu’il est bon et généreux, sinon magnanime) appuie sur la pédale de démarrage et drive la chose, mais vous lecteur (oui toi, là-devant avec tes lunettes, toi au fond avec tes taches de rousseurs, toi aussi avec ton catogan et tes grosses boucles d’oreilles ah, beau ris gène, toi aussi avec ton collier qui surligne ton décolleté discret … vous pouvez prendre la parole, réagir, modérer/contrôler ses éventuelles dérives quand il a trop lu, bu, cru, vu…
Mais tout ça sans attendre que Max Granvil réponde systématiquement à vos réactions.
MG, lui pas être un gourou : toi comprender ? Lui beaucoup travail avoir déjà et aimer faire la sieste aussi, et glandouiller, bricoler, causer avec potes au café en buvant double expresso molto ristretto que c’être très beaucoup difficile trouver en France.
Alors toi t’exprimer otanktuvø mais toi foutre la paix à MG sinon lui pfou ! pfou ! mettre deux balles dans ton skull avec Magnum cum silencieux (pour pas déranger voisins). Capice ?

Qui c'est celui-là?


Max Granvil est né quelque part en Basse-Normandie (et espère que ça ne fait pas de lui un imbécile heureux bas-normand) il y a quelque temps.
Il fut un des compagnons de Guillaume le Conquérant quand ce dernier alla évangéliser les Rosbifs, tenter de leur apprendre (en vain) les bonnes manières et leur faire connaître les oeuvres complètes d’Onissoy K. Imalypense.
Plus tard il apprit à bricoler avec Pépère, son vénéré aïeul, qui lui transmit l’intelligence de la main, secondé par quelques paysans de haut vol avec lesquels il s’initia à la traite des vaches, à la fenaison à la main, à la conduite de tracteurs… tandis que Mamie lui enseignait la droiture, la couture, le tricot, et même le crochet et la cuisine s’il était sage,  le tout avec une bienveillance dont le souvenir lui met encore la larme à l’œil.
Il traversa parallèlement le système scolaire français de merde sans trop de dommages collatéraux et en récoltant au passage (dans le désordre) une demi-douzaine d’amis à vie, quelques bribes de savoir(s) et de méthode(s), quelques souvenirs de pédagogues transcendants ainsi qu’un profond mépris pour l’EdNa, cette institution devenue depuis un vaste parking à jeunes, qu’elle trie de façon éhontée, sans le moindre discernement, et en dépit de tous les principes de la démocratie républicaine dont elle se réclame.
Il a néanmoins intégré (inconscient qu’il était) cette foutue EdNa où il croyait pouvoir exercer inpunément la profession de pédagogue marginal et baroudeur, jugé avant tout sur les résultats concrets de ses méthodes et sur la reconnaissance qui en découlait auprès du petit peuple apprenant. (et de certains de leurs parents). Mal lui en prit, après être passé pendant quelques lustres entre les mailles du filet, sous le regard réprobateur mais inoffensif d’un quarteron d’inspecteurs à la con.
Tombé à 20 ans dans l’escarcelle de « Sa Majesté Le Jazz » (après une période classique et rock/blues/pop dont il a gardé de beaux restes : Zappa, Jeff Beck, BHBS (Bach, Haendel, Beethoven, Schubert…) auxquels se sont depuis ajoutés Haydn, Scarlatti, Vivaldi, Schumann, Pergolèse, Monteverdi, Rachmaninov, Debussy, Dvorak, Berio, Rossini, Glass, Pärt, Chostakovitch, et même Penderecki si on lui demande poliment), Quicksilver Messenger Service (les deux 1°), Soft Machine (le 1°), King Crimson (le 1°), Hendrix, The Doors, Jefferson Airplane, Buffalo Springfield, Family, The Nice, The Fab Four et un peu des Stones… (j’en oublie) tout le blues de Blind Lemon Jefferson à Muddy Waters et ses dérivés UK de John Renbourn et Bert Jansch à John Mayall et Jeff Beck («Truth »!) déjà cité, une bonne tranche de folk/country/pop des deux côtés de l’Atlantique (Doc Watson et Martin Carthy, Nitty Gritty Dirt Band et Steeleye Span, Dylan et les Furey Brothers, Joni Mitchell et Hannes Wader, Leo Kottke et Paco de Lucia… vous voyez l’genre) il (lui, là, après être tombé à 20 ans dans l’escarcelle de « Sa Majesté Le Jazz ») se retrouve une douzaine d’années plus tard embauché dans une revue de jazz où il fait ses armes avant de se répandre avec délices (amours et orgues en prime, ça va de soi) dans divers autres organes de presse écrite et web, français, européens, étatsuniens.
Il en est là quand, un beau matin d’août 2011, se réveillant en pétard et miraculeusement animé d’une lucidité qui lui fait parfois défaut, il décide de tenter de secouer le cocotier du mundillo jazz français (et plus si affinités) en usant de sa plume de marque MacBook comme autrefois de son bon vieux sabre d’abordage quand, au côté du grand GLC (Guillaume le… : faudra vous habituer, il adore les acronymes et ils le lui rendent bien, venant se coucher à ses pieds, ronronnant de plaisir tels des chats, chassant pour lui les vilains clichés qui guettent, en embuscade au moindre coin de ses moindres phrases — les petits salopards), il allait évangéliser… (voir plus haut).
Vous tombez pile, le show va débuter. Pas d’applaudissements ni d’insultes, je vous prie. Les critiques et remarques intelligentes (appréciatives et/ou dépréciatives) — à vous de scanner vos cerveaux avant de « faire péter », comme on dit —, par contre, sont bienvenues et seront analysées méthodiquement avant réponse dans la limite des horaires qu’impose à Max Granvil la « vraie vie » qu’il mêne par ailleurs (aussi bizarre que ça puisse paraître). 
C’est parti mes « qui ? qui ? »
   Quoi : qui ?
   Mais vous, public aimé autant qu’anonyme… tant que vous ne prenez pas la plume et signez!
   Si niais ? T’as vu comment y nous insulte ce naze ! T’ar ta gueule, eh bouffon ! Ton blog, tu sais où je m’le carre ?
   Je crains d’en avoir une vague idée, mais ça ne m’empêchera pas de percer verts et…