mardi 29 janvier 2019

Flash Pig: Year of the Pig (1CD Nome/L'autre distribution, à paraître le 1° mars)

Flash Pig: Year of the Pig (1 CD Nome/ L'autre distribution)

La première question qui se pose, évidemment, à propos de cette "année du cochon" est : ce porc est-il bien halal (Puuutain qu'il est con ce Max Granvil! Mais passons notre chemin. Lui, ça ne lui passera pas. Aucune chance!).
Parce quand on écoute ce skeud tout nouveau tout beau (et il paraît que c'est leur troisième : pourquoi ne m'a-t-on rien dit? aucun de mes talent scouts ne m'a prévenu! Je vais tous les virer fissa, tu vas voir!) — et c'est ce que je fais pour la deuxième fois con c'est culte, Yves, alors qu'à cette heure je devrais en toute logique être au pieu à ronfler comme un père dû — on est d'emblée scotché par un SON et par une approche du time très lente et très personnelle (qui n'empêchera pas des accélérations rageuses et fulgurantes plus tard). 
Au début, tout ça m'a semblé un peu apprêté, mais j'ai vite entendu que c'était — allez, j'ose l'adjectif désormais galvaudé — or-ga-nique : ces quatre gus suintent la mélodie et le tempo comme d'autres suent comme des… porcs (té, peuchère, cong!) Et Zeus sait qu'ils les suent à grosses gouttes (la mélodie et le tempo: vous vous rappelez? Parce que j'en vois au fond qui ne suivent pas et même que, quand j'irai leur remonter les bretelles, ça va chier des bulles) non pas sous l'effort ou sous la canne y cul(e) mais comme ces sacrées abeilles font du miel et comme les foutues araignées tissent leur toile ("web", en rosbif, j'vous l'rappelle!). 
Bref, la zik semble leur couler des doigts comme s'il étaient nés dedans et le travail préparatoire ne laisse aucune trace de couture, de bâti, de pénible labeur. (Je vous rappelle, lecteurs aimés, — oui, toi, Jocelyne avec tes taches de rousseur et ton nez en trompinette, toi Ousmane avec tes piercings dans le n'ose et dans les noreilles, toi la petite Marie qui n'est petiote que par la taille parce que pour le reste, laisse béton… et toi Boris avec ton mètre 92 et tes épaules carrées qui pourraient impressionner si tu ne suintais pas la gentillesse — qu'à l'origine notre belle langue, Françoise, disposait de trois mots pour dire plus ou moins la même chose (mais plutôt moins que pluche):1) travail, 2) labeur et 3) oeuvre.
1) vient du latin "tripalium", le redouté triple pal, instrument de supplice pour les esclaves rebelles. Le "travail" est donc une putain de torture et, comme la femme doit enfanter dans la douleur (dixit le — soit disant — bon dieu), la salle où se prépare l'accouchement s'appelle "salle de travail". Pas étonnant que les Franszouskis n'aiment pas trop travailler et qu'ils aspirent au WE (prolongé, si possible), aux vacances (de "vacant"= vide), au loisir à Eurodisney ou au Parc à stères X… à la retraite Ô, flambe, Ô. 
2) vient du latin "labor/laborare" et a donné "laborieux" qui désigne un travail(leur) chiant, mais aussi "laboureur", qui travaille la terre, laquelle le lui rend bien si les conditions météo sont favorables. 
3) vient du latin "opera/operare" et a donné "ouvrier" (meilleur ouvrier de Frantz, par exemple), "ouvrage" (la belle ouvrage, par exemple, ou le coeur à l'ouvrage), "oeuvrer", jours "ouvrables" (où on peut travailler, pas où c'est ouvert, pauvres cloches qui confondez "operare" et "aperire" : ouvrir!), "chef d'oeuvre", etc. 
C'est le 3) qui est le plus riche et poli c'est Mick. C'est le 1) qui est le plus naze et c'est celui qu'on a retenu (contre son gré? va savoir!).
En tout cas chez Flash Pig, pas de trace de travail, ni de labeur: on est d'emblée dans l'oeuvre et si je me laissais aller (ce qu'à Zeus ne plaise) je pourrais oser en venir jusqu'à dire dans le chef d'oeuvre.
Car qu'a t'on sous les oreilles (c'est joli "carcaton" ou "karkhathon", niet? a me mi piace molto, se volete sapere)? 
— Un brin d'Ornette.
— Des réminiscences des groupes de Mark Turner (Fly, entre autres).
— Un cousinage avec des Belges flamboyants tels que Robin Verheyen ou Pierre Urbex… 
Bref, si ces quatre garçons — Maxime Sanchez (p), Adrien Sanchez (ts), Florent Nisse (b), Gautier Garrigue (dm) — ne sont pas nés d'hier, ils ont de qui tenir (et chacun sait qu'il vaut mieux tenir que courir — Après quoi, d'abord? Once le d'mande!). 
Je ne vous les présente pas: vous irez les checker sur le net, bandes de geeks et de nerds que vous être! 
Et si j'ignore quasi tout de leur passé, je prédis à ces cochons flashy un avenir pur porc fait de couenne et de soies, de travers et de longes, de filets minions et de rillettes.
"Qui vivra verrat", a dit le prophète (Lequel? Je sais plus!). Et avec eux y'a intérêt à se munir d'une longue vue et de lunettes de plongée parce que ça ratisse large et ça creuse profond.
Une dernière petite touche de suint pour convaincre les plus réticents (J'en vois, au fond, tapis derrière les poteaux : les pleutres, les vils maroufles, les chenapans — de l'Allemand "schnap Hahn": voleur de coq, j'te f'rai dire —, les malotrus…douc : oui c'est une contrepêtrie, je l'admets humblement) : ces quatre gaillards ont l'intelligence de faire durer leur skeud à peine plus de 40mn, mais ces 40mn sont si denses et intenses qu'elles valent toutes les heures du monde.
Précipitez-vous donc sur ce disque dès qu'il sortira début mars avant qu'il n'y en ait pluche, et allez les voir en concert (le 04/04 à Paris, par exemple). 
C'est un conseil d'ami, et à la limite c'est un ordre et je serai sur place pour compter les absents qui, comme d'hab', auront tous les torts et pas une seule excuse valable. (Té, fan de chichourle, y manquerait plus qu'on leur accordasse des cirques on stances à tes nuantes (à leurs nuantes, j'veux dire).
Max Granvil, votre dévoué chroniqueur.

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