Le
21 juin 2019 (le jour le plus long, que nous appelions jadis la St. Jean, que
les scandinaves nomment Midsommar et qu’ils fêtent par des rites païens
lesquels se dispensent depuis quelques années des traditionnels sacrifices
humains à Thor et à travers — eh oui, les temps changent !), le 21 juin —
disais-je donc avant que je ne divaguasse — est sorti assez discrètement un
skeud qui, si je n’mabuse (docteur),
va
vous accompagner tout l’été, vous tenir compagnie en automne et vous réchauffer
les miches (et les zoreilles aussi, pardine) tout l’hiver avant que le
printemps ne revienne.
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Midsommar en Suède (plus baba tu meurs, non?) |
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Aye pas peur, fillette, les sacrifices humains C fini! |
Ce
disque a été réalisé par une jeune (à peine néo-quadra) saxophoniste
du nom de Virginie Daïdé.
Vous
ne la connaissez pas (et moi non plus jusqu’à ce que son attachée de presse
m’envoie l’info sur la sortie de son CD et sur le concert y afférant) mais vous
allez la découvrir. Et y a-t-il plaisir plus délectable que celui de dé-couvrir
un nouveau talent.
Et
du talent, Miss V (c’est comme ça que je l’appelle) en a à revendre, aussi bien
en tant que souffleuse de ténor qu’en tant que leadeuse de son band ou en tant
qu’arrangeuse/compositrice d’une partie de son répertoire. Lequel est consacré
à Antonio Carlos Jobim, immense compositeur brésilien dont certaines oeuvres
sont malheureusement tombées dans le cliché rebattu à force d’avoir été passées
en boucle à la radio ou sur vos platines.
Mais
Miss V. a eu l’intelligence de ne pas choisir les « scies »
jobimiennes et nous fait (re)découvrir des morceaux plus rares du compositeur
carioca.
Et
(un bonheur ne venant jamais seul) Miss V a choisi pour ce premier
enregistrement sous son nom un invité à la fois de prestige et de cœur. Devinez
qui ?
My main man Tom Harrell, rien
moins ! Tommy boy, sa trompinette et son bugle magiques qui apportent à la
séance leur douceur, leur drive et leur pertinence titanesque. Car Tom Harrell
est un géant du jazz contemporain : le meilleur successeur des cadors du
hard bop historique (il a joué plusieurs années dans le quintet d’Horace Silver
puis dans celui de Phil Woods — excusez du peu). Il est aussi l’un des plus
fins compositeurs/arrangeurs/joueurs de latin jazz.
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Tommy Boy, my main man! 😀😃😇😉😊😎 |
Autant
dire qu’il cadre parfaitement avec l’esthétique du disque de Miss V, laquelle esthétique
se rapproche un peu — au niveau de la qualité du son (un vrai son de
groupe : chaleureux, rond, ductile…) — de celle de la West Coast (Gerry
Mulligan — et le baryton du groupe, M. Pierre-Olivier Govin, est clairement le
G. Mulligan français —, Marty Paich, Bud Shank, Buddy Colette, Shorty Rogers…)
ce qui est évidemment délectable.
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POG |
Les
autres membres du band sont pour moi d’illustres inconnus, mais on s’en br… euh
tape car il sont illustres (justement) et qu’on apprend vite à les connaître.
Le
guitariste (au nom brésilien) Leonida Fava assure un soutien rythmique,
mélodique et harmonique tout à fait sensible et intelligent, le bassiste (au
nom italien) Luca Fattorini tient la baraque (comme il est de tradition de
dire) de façon admirable. Quant au batteur, c’est M. Donald Kontomanou — qu’on
ne présente plus.
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Leonida F. |
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Luca F. |
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Donald K. |
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Agnès V. |
Et,
délicieuse cerise sur ce savoureux gâteau : sur quelques titres intervient
une violoncelliste (Agnès Vesterman) dont les coups d’archets se mêlent à la
pâte sonore d’ensemble de façon pertinente et savoureuse.
Et
la leadeuse-saxophoniste dans tout ça, me direz-vous. Allez, eMGé, qu’en
penses-tu ? Fais péter, man !
Eh
bien vous vous doutiez bien que je la gardais pour la faim/fin.
Primo,
elle ne tire jamais la couverture à elle et laisse de l’espace à ses
sidemen/women. Secundo sa sonorité de ténor est veloutée et son phrasé fluide
sans le moindre tape à l’œil. On sent qu’elle a écouté Stan Getz et Mark Turner
(au moins) et elle affiche une belle maturité qui fait de ce premier
enregistrement personnel une totale réussite.
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Stan the Sound | |
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Miss V, les cheveux dans le vent |
Achetez
ce skeud et offrez-le à vos proches (c’est un ordre !), vous ne le
regretterez pas et vous ferez des heureux. Car après tout, comme dit mon pote Baruch
Spinoza, que cherchons nous
sinon le bonheur, tout
simplement.
Et
le CD de Miss V. (qui, au passage, a l’intelligence de durer à peine 40mn) est
un putain de booster de bonheur. Fiez-vous à l’ordonnance du Dr. Max Granvil
(ah, vous ne saviez pas que j’avais exercé la médecine un certain temps avant
que des collègues jaloux me fassent radier par le con - seil de l’ordre).
Allez
en paix, mes frèrots/seurettes avec dans les oreilles la zik à Miss V !
Le
large sourire qui barre votre face joviale vous distingue de tous les blaireaux
aux oreillettes vissées des deux côtés de leur tronche (vous savez comment
j’appelle les lecteurs mp3 des usagers du métro et du RER ? Des
suppositoires à oreilles : effet sédatif garanti !).
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Capturer l'univers! Et ta soeur, elle capture l'univers, ta soeur? |
Vous, vous êtes
HEUREUX, et ça se voit/sent à l’œil/au nez nus.
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"Je suis le chat qui s'en va tout seul, et tous les lieux se valent pour moi" (Rudyard Kipling : "Histoires comme ça") |
Vive
la nudité, donc, bordel !
Max
Granvil
PS :
CD : « Dream Jobim » DSY Team Zic/L’autre distribution
PPS :
Concert de sortie de disque le 10/09 au Sunset (rue des Lombards).
PPPS :
visitez www.virginiedaide.com
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