dimanche 21 juillet 2019

Un bien beau premier envol (maiden voyage, en GB/US: ça vous rappelle rien?)


 
Le 21 juin 2019 (le jour le plus long, que nous appelions jadis la St. Jean, que les scandinaves nomment Midsommar et qu’ils fêtent par des rites païens lesquels se dispensent depuis quelques années des traditionnels sacrifices humains à Thor et à travers — eh oui, les temps changent !), le 21 juin — disais-je donc avant que je ne divaguasse — est sorti assez discrètement un skeud qui, si je n’mabuse (docteur),  va vous accompagner tout l’été, vous tenir compagnie en automne et vous réchauffer les miches (et les zoreilles aussi, pardine) tout l’hiver avant que le printemps ne revienne.
Midsommar en Suède (plus baba tu meurs, non?)


Aye pas peur, fillette, les sacrifices humains C fini!

































Ce disque a été réalisé par une jeune (à peine néo-quadra) saxophoniste du nom de Virginie Daïdé.
Vous ne la connaissez pas (et moi non plus jusqu’à ce que son attachée de presse m’envoie l’info sur la sortie de son CD et sur le concert y afférant) mais vous allez la découvrir. Et y a-t-il plaisir plus délectable que celui de dé-couvrir un nouveau talent.
 
Et du talent, Miss V (c’est comme ça que je l’appelle) en a à revendre, aussi bien en tant que souffleuse de ténor qu’en tant que leadeuse de son band ou en tant qu’arrangeuse/compositrice d’une partie de son répertoire. Lequel est consacré à Antonio Carlos Jobim, immense compositeur brésilien dont certaines oeuvres sont malheureusement tombées dans le cliché rebattu à force d’avoir été passées en boucle à la radio ou sur vos platines.
Mais Miss V. a eu l’intelligence de ne pas choisir les « scies » jobimiennes et nous fait (re)découvrir des morceaux plus rares du compositeur carioca.
Et (un bonheur ne venant jamais seul) Miss V a choisi pour ce premier enregistrement sous son nom un invité à la fois de prestige et de cœur. Devinez qui ?
My main man Tom Harrell, rien moins ! Tommy boy, sa trompinette et son bugle magiques qui apportent à la séance leur douceur, leur drive et leur pertinence titanesque. Car Tom Harrell est un géant du jazz contemporain : le meilleur successeur des cadors du hard bop historique (il a joué plusieurs années dans le quintet d’Horace Silver puis dans celui de Phil Woods — excusez du peu). Il est aussi l’un des plus fins compositeurs/arrangeurs/joueurs de latin jazz.
Tommy Boy, my main man! 😀😃😇😉😊😎
Autant dire qu’il cadre parfaitement avec l’esthétique du disque de Miss V, laquelle esthétique se rapproche un peu — au niveau de la qualité du son (un vrai son de groupe : chaleureux, rond, ductile…) — de celle de la West Coast (Gerry Mulligan — et le baryton du groupe, M. Pierre-Olivier Govin, est clairement le G. Mulligan français —, Marty Paich, Bud Shank, Buddy Colette, Shorty Rogers…) ce qui est évidemment délectable.
POG
 Les autres membres du band sont pour moi d’illustres inconnus, mais on s’en br… euh tape car il sont illustres (justement) et qu’on apprend vite à les connaître.
Le guitariste (au nom brésilien) Leonida Fava assure un soutien rythmique, mélodique et harmonique tout à fait sensible et intelligent, le bassiste (au nom italien) Luca Fattorini tient la baraque (comme il est de tradition de dire) de façon admirable. Quant au batteur, c’est M. Donald Kontomanou — qu’on ne présente plus.
Leonida F.
 










Luca F.





















Donald K.























Agnès V.
Et, délicieuse cerise sur ce savoureux gâteau : sur quelques titres intervient une violoncelliste (Agnès Vesterman) dont les coups d’archets se mêlent à la pâte sonore d’ensemble de façon pertinente et savoureuse.
Et la leadeuse-saxophoniste dans tout ça, me direz-vous. Allez, eMGé, qu’en penses-tu ? Fais péter, man !
Eh bien vous vous doutiez bien que je la gardais pour la faim/fin.
Primo, elle ne tire jamais la couverture à elle et laisse de l’espace à ses sidemen/women. Secundo sa sonorité de ténor est veloutée et son phrasé fluide sans le moindre tape à l’œil. On sent qu’elle a écouté Stan Getz et Mark Turner (au moins) et elle affiche une belle maturité qui fait de ce premier enregistrement personnel une totale réussite.
Stan the Sound

Miss V, les cheveux dans le vent
Achetez ce skeud et offrez-le à vos proches (c’est un ordre !), vous ne le regretterez pas et vous ferez des heureux. Car après tout, comme dit mon pote Baruch Spinoza, que cherchons nous

 sinon le bonheur, tout simplement.
Et le CD de Miss V. (qui, au passage, a l’intelligence de durer à peine 40mn) est un putain de booster de bonheur. Fiez-vous à l’ordonnance du Dr. Max Granvil (ah, vous ne saviez pas que j’avais exercé la médecine un certain temps avant que des collègues jaloux me fassent radier par le con - seil de l’ordre).
Allez en paix, mes frèrots/seurettes avec dans les oreilles la zik à Miss V !
Le large sourire qui barre votre face joviale vous distingue de tous les blaireaux aux oreillettes vissées des deux côtés de leur tronche (vous savez comment j’appelle les lecteurs mp3 des usagers du métro et du RER ? Des suppositoires à oreilles : effet sédatif garanti !).
Capturer l'univers! Et ta soeur, elle capture l'univers, ta soeur?
Vous, vous êtes HEUREUX, et ça se voit/sent à l’œil/au nez nus.
"Je suis le chat qui s'en va tout seul, et tous les lieux se valent pour moi" (Rudyard Kipling : "Histoires comme ça")
Vive la nudité, donc, bordel !
 
Max Granvil

PS : CD : « Dream Jobim » DSY Team Zic/L’autre distribution
PPS : Concert de sortie de disque le 10/09 au Sunset (rue des Lombards).
PPPS : visitez www.virginiedaide.com

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