vendredi 28 juin 2019

Komp a raison!

« Comparaison n’est pas raison » affirme le proverbe… Eh bien, mes douze agneaux, Max Granvil prétend, lui que le proverbe a tort (et âtre à verres, me suggère Hans-Helmut, mon majordome, ce qui se défend).
Comparer c’est pouvoir (re)mettre les choses à leur place, les mettre en perspective…
Je me souviens d’un mien élève qui dans les années 70 me montra la pochette d’un disque de Joe Jackson qu’il trouvait « Géniaaaaale ! ». 
L'hommage, copie qu'on forme
 J’eus tôt fait de lui montrer de visu que cette pochette était un hommage à Sonny Rollins dont le gamin ignorait jusqu’à l’existence (Quels ignares ces mômes, j’vous jure ! Mais que leur apprend-on à l’école. Ah là là, ma bonne Mme Michu — non, ma bonne ne s’appelle pas Mme Michu, qu’est-ce que vous allez croire ! — nous vivons une bien triste époque, etc.).
L'original!
A une autre occasion, au début des années 200, ma fistonne cadette (la chair de ma chair, mes chers !) me fit écouter un morceau qu’elle kiffait joué par un groupe du nom (débile) de Limp Biskit. 
Avec, eh!, 100 tatouages…
La fistonne : Ecoute ça, mon Papounet ! Quoi qu’t’en penses-t-y ?
https://www.youtube.com/watch?v=NxoRHqc1iDk
eMGé : Ben c’est « Behind Blue Eyes » des Who, mais pas par les Who… Je ne crois pas que tu connaisses ou te souviennes de la version originale. Tu permets que je te la fasse écouter.
La fistonne : Bien sûr, Ô Daron !
eMGé : Coule toi ça dans le feuilles, Ô ma Benjamine !
version disque :
et version live :
https://www.youtube.com/watch?v=MomyaekDrdA
La fistonne : Mais, Daddy, c’est hachement mieux ! J’hallucine ! Je vais faire péter ça à mes potes.
eMGé : Ravi que tu mettes « tes » Limp machin-chose à leur juste place. Tu as des oreilles, ma fille, Zeus soit loué !
Les vrais de vrais (et en vinyle, en pluche!)

Adonc, l’art de la comparaison est un véritable art s’il est bien pratiqué, et c’est justement à la pratique de cet art que je vous invite car, je vous le rappelle, je suis bon et généreux. J’y peux rien, c’est 1 si.
Revenons sur une chanson dont je parle ailleurs et pour laquelle j’ai une affection particulière : « When the World Was Young ». Il s’agit à l’origine d’un air chanté par la môme Piaf, mais qui est loin d’être une de ses grandes réussites. Allez voir sur Youtube : https://www.youtube.com/watch?v=lYXcDylEXHk
 
On en trouve également une version par la bien oubliée (me semble-t-il) Catherine Sauvage, mais elle n’est pas plus convaincante que la précédente et ce pour la même raison : les paroles sont nazes ! Visez-moi par exemple ce refrain :

Ah! Les pommiers doux
Rondes et ritournelles
J'ai pas peur des loups
Chantonnait la belle
Ils ne sont pas méchants
Avec les enfants
Qu'ont le cœur fidèle
Et les genoux blancs

Qu’est-ce que les loups viennent faire avec les pommiers doux et qu’est-ce que c’est que cette histoire de genoux blancs, je vous l’demande. Qu’est-ce que ça veut dire, hein ? (Mais vous allez répondre, oui ou #&§*%@ !?).
Quant à la zik, je la trouve bien lourdingue et passablement datée, comme pouvaient l’être parfois les arrangements des chansons françaises de l’époque.

Traversons maintenant l’Atlantique où ces salauds d’Américains nous ont piqué cette rengaine et l’ont métamorphosée corps et biens (c’est à dire musique et paroles). Question lyrics (c’est comme ça qu’on dit « paroles » en rosbif/hamburger) c’est Môssieur Johnny Mercer qui s’y colle et on lui tire son chapeau (Allez, nom de #&§*%@ ! Retirez-moi votre galurin ou votre béret de votre caboche et roulez le gauchement dans vos doigts gourds, et qu’ça saute !).
Johnny Mercer, c’est entre autres le gars qui a changé « Les feuilles mortes » en « Autumn Leaves » sans dénaturer la poésie des paroles de notre bon Prévert. Respect !
Ses lyrics pour ce « Chevalier de Paris » devenu « When the World Was Young » (rien que le titre sonne mieux!) sont du niveau de celles de « Lush Life » ou de « Sophisticated Lady » : de la poésie pure !
Le Johnny de là-bas aux USA
Un échantillon, dans la version de Peggy Lee — la meilleure selon eMGé :

They call me coquette, and mademoiselle,
And I must admit I like it quite well.
It's something to be the darling of all;
Le grande femme fatale, the belle of the ball,
There's nothing as gay as life in Paris,
There's no other person, I'd rather be,
I love what I do, I love what I see,
But where is the schoolgirl that used to be me ?

Cette partie de la chanson, c’est ce que les US/UK appellent le verse (je vous laisse la traduire, hein ? : je suis pas vot’ larbin !). Quant au refrain le voici :

Ah, the apple trees, 
And the hive of bees, 
Where we once got stung, 
Summers at Bordeaux 
Rowing the bateau, 
Where the willow hung, 
Just a dream ago, 
When the world was young.

Il existe d’autres paroles, entre autres celles écrite pour un male vocalist comme Sinatra, mais elles n’ont pas la densité lyrique de celles que chante Miss Lee. 
                                         
La demie-mondaine (« La grande femme fatale, the belle of the ball ») devient dans la bouche de ce vieux Frankie un « boulevardier », et l’émotion n’est pas au rendez-vous.
Un seul vers peut rendre compte du désespoir larvé qu’exprime cette « pute de luxe » (car c’est ce qu’elle est, ne nous leurrons pas) qui regrette son enfance campagnarde, ses pommiers, ses ruches et sa pureté juvénile:
  
For I've got my mink to keep my heart warm  
 
Allez, je vous traduis ça, bande de feignasses :   
« Car j’ai mon vison pour garder mon cœur au chaud ». Bouleversifiant, niet ?  
Peggyyyyyyyyy!!!
                              
Moi, perso, Hans Kim Konzern, je fonds quand j’entends ça chanté par Miss Peggy (mais 
non pas « Piggy » ! Décidément vous êtes indécrottables. Je m’demande pourquoi je 
tente encore de vous inculquer les bases de la culture jazz sans laquelle un homme/une 
femme qui se veut « du monde » plane à peine au-dessus du niveau du primate basique 
prognathe et velu, bref laid comme un pou et con comme une bite).   
Donc votre eMGé fond et son âme de midinette palpite au creux de son thorax glabre et 
musclé (comme il ce doigt). 
Torse glabre & musclé (pas le mien, té peuchère, cong! eMGé est trop pudique et discret pour dévoiler son âne à Tommy…)

La version de référence : 
https://www.youtube.com/watch?v=9-z6aX3Lwg8 
En moins bien, mais on la voit bouger : 
https://www.youtube.com/watch?v=b5Q1XX_eoE8  
 
Cette émotion qui se dégage de l’interprétation de Peggy Lee (une TRES grande dame du 
chant jazz — et ceux qui voudraient la réduire à son fameux, et excellent, « Fever » vont 
se prendre ma main sur la #&§*%@ incessamment sous peu), on la retrouve dans la 
sonorité et le phrasé du ténor de MONSIEUR Stan Getz.  
  
 
Ecoutez-moi ça, mes douze agneaux : 
https://www.youtube.com/watch?v=m0buaAR5Rdk 
Et encore mieux, même si ça ne bouge pas : 
https://www.youtube.com/watch?v=3k8cFE_Ys-I 
Là c’est le summum du feeling à l’état pur ! Et écoutez comme The Sound descend dans 
les graves de son ténor — ce qu’il fait rarement — pour donner plus d’expressivité à son 
jeu ! 
Impossible de rester insensible à un tel morceau à moins d’être une bête brute qui n’a 
plus forme humaine (et j’en vois là-bas au fond qui n’en sont pas loin. Que Zeus abrège 
leurs souffrances et leur accorde une fin rapide et indolore, par tous les diables !).  
Tous les diables, disiez-vous…
 
Alors, elle vous a plu ma comparaison ?  
Allez, tiens, ma générosité va jusqu’à vous conseiller une dernière version de « When the 
World… », celle d’une grande dame du chant d’outre-Manche, toujours bien vivante mais 
que ces #&§*%@ de programmateurs frenchies de mes deux ne font quasiment jamais 
venir sur nos scènes hexagonales (ni trapézoïdales, non pluche) : Miss Norma Winstone.  
Normaaaaaaaa!
 Mais cette version n’est pas disponible sur YouTube alors il vous faudra chercher. 
Bon courage et bonne écoute : le disque sur lequel figure cette version plus intimiste que 
celle de Miss Lee s’appelle « Manhattan in the Rain ». 
Je vous en ai assez dit. Allez, on se bouge le cul et on cherche. 
Allez, allez ! J’en vois qui traînent là-bas #&§*%@ de #&§*%@ !  — c’est qu’ils/elles me feraient jurer 
ces bougre(esse)s ! 
Max Granvil






























































































 

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